Théologie apostolique

L’Agneau sur le trône

Lorsque nous pensons à Dieu, nous pensons souvent à lui comme le Puissant Créateur. Naturellement, nous pensons à sa puissance et à son autorité (Rm 1:20). Quel autre symbole que le "trône" pourrait sinon représenter la puissance et l’autorité de Dieu ? Pourtant au centre du trône de Dieu se trouve l’Agneau immolé et vivant (Ap 5:6 ; 7:17). Donc Jésus, « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1:29), est au centre du trône de Dieu. Christ l’Agneau est au centre du règne de Dieu, de l’autorité de Dieu, de la puissance de Dieu et de la royauté de Dieu. Ce n’est pas une élévation temporaire au trône, puisqu’au Fils, Dieu dit « Ton trône, ô Dieu, est éternel. Le sceptre de ton règne est un sceptre de justice » (Hé 1:8). Jésus-Christ est assis pour toujours sur le trône de Dieu.
Le fait d’être assis avec Dieu sur son trône démontre que Jésus partage à part égale la puissance et l’autorité de Dieu. Mais, si c’est Jésus qui révèle Dieu, qui alors a révélé que Jésus est au centre du trône de Dieu ? Jésus lui-même le révèle. Les versets qui parlent de l’Agneau sur le Trône se trouvent dans le livre de l’Apocalypse qui débute par : « Révélation de Jésus-Christ. Dieu la lui a donnée pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt et l’a fait connaître en envoyant son ange à son serviteur Jean » (Ap 1:1). En outre, ce fut la première voix que Jean entendit… comme le son d’une trompette qui parlait (Ap 4:1) qui l’emmena au ciel près du trône pour voir l’Agneau sur le trône. Cette toute première voix, il l’avait déjà décrite :

Je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant.
… j’entendis derrière moi une voix forte comme le son d’une trompette… Je me retournai pour savoir quelle était la voix qui me parlait. M’étant donc retourné, je vis sept chandeliers d’or, et au milieu des [sept] chandeliers quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme…
Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa alors sa main droite sur moi en disant : "N’aie pas peur. Je suis le premier et le dernier, le vivant. J’étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles"... (Ap 1:8 ; 10-13 ; 17-18)

Celui qui parla à Jean était Jésus, celui qui est, qui était mort et qui est vivant aux siècles des siècles (Ap 1:18). Jésus a donc emmené Jean dans la salle du trône pour voir l’Agneau sur le trône. C’est Jésus qui se révèle lui-même au centre du trône de Dieu.
En fait, ce n’est pas la première fois que Jésus révèle ceci. Lors de son jugement devant le Sanhédrin, le grand-prêtre interrogea Jésus et lui dit « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? Jésus répondit : "Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel" » (Mc 14:61-62). La réaction du grand-prêtre ne fut pas bonne : « Alors le grand-prêtre déchira ses vêtements et dit : "Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème. Qu’en pensez-vous ?" Tous le condamnèrent, déclarant qu’il méritait la mort » (Mc 14:63-64). Ce que Jésus dit par rapport à l’endroit où il irait s’asseoir et comment il reviendrait, était suffisant pour rendre le grand-prêtre furieux et pour qu’il le condamne pour blasphème. Il est clair que ce que Jésus dit quant à l’endroit où il allait s’asseoir et à la façon dont il reviendrait, était une prétention trop extrême pour le grand-prêtre et le Sanhédrin.
En fait, la réponse que Jésus donne au grand-prêtre dans Marc 14:62 est une combinaison de deux textes de l’Ancien Testament qui, tous deux, parlent du règne de Dieu. Le premier des deux passages de l’Ancien Testament concerne directement le trône de Dieu : « L’Eternel a déclaré à mon Seigneur : "Assieds-toi à ma droite"… » (Ps 110:1). Les paroles de Jésus lors de son procès ne sont pas les seules références du Nouveau Testament à ce verset. (En fait, c’est l’un des versets de l’Ancien Testament les plus cités par les auteurs du Nouveau Testament). Jésus avait déjà parlé de ce verset dans Marc 12:35-37, lorsqu’il demandait comment Christ pouvait être à la fois Fils de David et son Seigneur. A travers cette question, Jésus faisait remarquer que le Messie serait bien plus qu’un simple roi dans la lignée de David. Le Messie serait un roi bien plus grand que David et serait assis sur le trône de YHWH. Lorsque Jésus répondit à la question du grand-prêtre en citant le Psaume 110:1, le grand-prêtre comprit que manifestement Jésus ne parlait pas de l’espérance dans la venue du Messie, mais qu’il déclarait être lui-même le roi tant attendu, plus grand que David et qui partagerait le trône de YHWH. Autrement dit, Jésus proclamait audacieusement son égalité avec Dieu.
Le deuxième verset de l’Ancien Testament auquel Jésus se réfère lorsqu’il répond au souverain sacrificateur est Daniel 7:13 « … quelqu’un qui ressemblait à un fils de l’homme est venu avec les nuées du ciel ». Mais pourquoi Jésus utilise-t-il cette référence ? Pour les grands-prêtres et le Sanhédrin qui connaissaient très bien tous les écrits de l’Ancien Testament, la signification était claire quant au contexte de l’Ancien Testament. Daniel avait eu une vision de l’Ancien des Jours assis sur son trône, entouré par les êtres célestes (Dn 7:9-10).