Histoires de la rue

C’était un samedi soir à vingt-trois heures, au moment où la plupart des gens cherchent à prendre du bon temps. Mais le cœur de ce jeune étudiant brûlait d’envie de transmettre l’Évangile aux autres. Avec une vieille guitare qu’il avait achetée d’occasion des années avant pour onze dollars, il s’était rendu sur la place de Brisbane, et là, sous un arbre, il chantait les cantiques qu’il avait appris le dimanche précédent à l’église à des jeunes gens désœuvrés.

Tel a été le point de départ de ce qui est devenu pour moi une attirance irrésistible pour les rues, une aventure incroyable qui a duré beaucoup plus de vingt-cinq ans.

Il est difficile de dire ce qui a provoqué cette première évangélisation spontanée dans les rues. Était-ce l’attrait de l’inconnu, la compassion pour les jeunes gens en souffrance ou un profond engagement à transmettre au monde le message de l’amour de Dieu ? Un mélange de tout cela, sans doute. Quoi qu’il en soit, je n’ai guère eu de succès.

Un jeune homme est venu à l’église au cours de la réunion du dimanche soir, mais au troisième chant, il est parti. J’ai découvert à mes dépens que les maigres succès sont monnaie courante pour un évangéliste déterminé à amener à Christ des gens qui passent dans les rues.