Joie dans le voyage

J’ai toujours aimé parler en public - en privé aussi, je le reconnais ! Je venais juste de commencer la quatrième année de collège et j’avais déjà obtenu un certain nombre de récompenses dans des concours d’élocution. Je dois ajouter que j’avais fait aussi un certain nombre d’autres expériences, en parlant alors que j’aurais dû me taire.

Adolescente, j’avais la certitude que suivant la volonté de Dieu pour moi, j’apporterais un jour sa parole. Le manque d’assurance de l’adolescence provoquait cependant en moi des questions et des incertitudes alors que j’étais en quête d’approbation, de direction et de confirmations. Ma famille et mes amis me donnaient des paroles d’encouragement qui m’aidaient à voir clair dans mon chemin. J’ai ainsi été profondément bénie par les pieuses influences de mon entourage. En observant certaines personnes, j’ai aussi appris d’énormes leçons de vie en ce qui concerne ce qu’il ne faut pas faire.

Quand j’avais environ 16 ans, comme mes camarades de classe, j’ai dû préparer et prononcer un discours devant la classe d’anglais. Le sujet me passionnait. C’était un défi pour moi et pour les autres lycéens d’exposer les valeurs éternelles alors que l’avenir était devant nous. En outre, ce discours pouvait éventuellement m’ouvrir l’opportunité d’une compétition au niveau régional. Mais, dans cette classe, devant mes camarades, je ne fus pas seulement passionnée, mais aussi terrifiée ! Je retournai à ma place avec le sentiment d’être totalement incapable.

« C’est très bien » dit la professeure. Ce n’étaient que trois mots, prononcés en fait plutôt machinalement, mais je les ai entendus - et ils ont changé ma vie ! Elle ajouta ensuite « Si je comprends bien, tu as l’intention de prêcher l’Evangile. Pour l’amour du ciel, il faut que tu apprennes à être moins enthousiaste. On sait bien que la plupart des gens se rendent à l’église pour dormir ; personne n’aura l’occasion de s’endormir quand tu parleras ! »