Le chrétien adulte

Pour y voir plus clair, abordons la question d’une définition exacte du mot chrétien en nous plaçant sur le terrain de la foi. De même que l’ombre est attachée à tout objet éclairé par le soleil, tout chrétien véritable a reçu ce cadeau divin qui s’appelle la foi (Eph. 2.8). Mais qu'est-ce donc que cette foi vivante en Dieu, en Jésus, et comment peut-on être sûr de l’avoir reçue ? C’est à cette double question que je me propose de répondre dans ce chapitre.

1 La croyance

Lorsque j’étais pasteur de paroisse, je donnais des cours de catéchisme. Je me souviens que lorsque j’abordais la leçon sur la foi, je provoquais l’étonnement chez les adolescents qui participaient à ces cours par cette phrase que j’explicitais ensuite : « la foi n’est pas une croyance (plus ou moins vague), ni une adhésion intellectuelle à des principes, fussent-ils bibliques ». L’Ecriture est cinglante à ce propos : « Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent » (Jacq. 2.19). Oui, le diable et les démons croient aussi en Dieu, et pourtant, à la fin des temps, ils seront jetés dans l’étang de feu.

Avoir la foi, ce n’est donc pas croire en Dieu comme « Monsieur Tout le monde » qui reconnaît qu’il y a quelqu’un, au-dessus de lui, qui a créé les premières cellules vivantes. Non, avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de ce que l’on ne voit pas » (Héb. 11.1, version Bonnes Nouvelles). C’est pourquoi au risque de troubler saintement plusieurs lecteurs de ce livre, je dis à celui qui n’a pas la certitude d’être sauvé (ou l’assurance de la foi) de se tourner vers Jésus pour lui demander le pardon de ses péchés, afin que l’Esprit puisse attester à son esprit qu’il est devenu un enfant de Dieu (Rom. 8.16).

Même s'il est vrai qu'il n’y a pas de foi sans un minimum de croyance, je dis bien haut que la foi qui sauve est beaucoup plus que cela. C'est une relation, un échange entre Jésus et l’homme qui a accepté le pardon de Dieu. Cet échange est possible par le Saint-Esprit qui établit un circuit d’amour entre le pécheur pardonné et son Sauveur.

Dieu ne veut pas que nous soyons dans l’ignorance au sujet de cette question vitale. Est-il possible que quelqu’un qui croit vaguement amène d'autres personnes à la foi ? Toujours selon l’Ecriture, celui qui doute d’avoir la foi n’est pas un enfant de Dieu, il est encore dans l’ignorance (Act. 17.30).

Ne confondons donc plus jamais foi et croyance ; c'est un malentendu qui maintient des millions de personnes dans l’illusion. L'enfer n’est pas seulement pavé de bonnes intentions, mais aussi de croyances faussement assimilées à la foi.

2 La décision

Il faut aussi dénoncer une autre confusion, tant elle entraîne derrière elle des relents de déceptions : il s’agit de décisions prises sous le coup d'une émotion sans lendemain.

Prenons un exemple. Beaucoup d’évangélistes appellent les personnes présentes aux réunions qu’ils président à prendre une décision publique pour Jésus-Christ, soit en levant la main, soit en s'avançant devant l’estrade. Ce genre d’appel à la conversion est biblique et je me garderai de le contester.