Raconter Dieu… raconter comment il rencontre de misérables être humains qui, pourtant, ont un prix infini puisqu’ils ont été créés à son image…
C’est une « mission impossible », et pourtant, les mots me brûlent les lèvres, se pressent au bout de ma plume…
Alors, je vais essayer de vous raconter qui est Dieu pour moi, pourquoi il est devenu « mon Dieu » et ce qu’il a fait dans ma vie…
Le printemps revient toujours
11,50€
A 20 ans, Aline Neuhauser a rencontré Dieu, ce qui a bouleversé sa vie.
C’est cette belle histoire qu’elle voudrait vous faire découvrir à travers ces pages…
Poids | 0,18 kg |
---|---|
Dimensions | 13,5 × 21 cm |
Auteur |
Aline NEUHAUSER |
Nombre de pages |
136 |
Format |
135*210 |
ISBN |
978-2-88027-206-7 |
date de 1ère parution |
mars 2012 |
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Papa lève la main sur maman. Elle hurle :
«Non! Pas devant la gosse!»
Je suis tapie dans un coin de la pièce, les yeux écarquillés. Je suis encore toute petite mais pour moi, le choc doit être violent, puisque c’est mon plus ancien souvenir d’enfance.
L’histoire du mariage de mes parents est tragique.
C’est celle de la rencontre improbable de deux enfants gâtés, une union vouée à l’échec dès le départ.
Mon père, Pierre, était le dernier enfant… après deux filles. À l’époque, il fallait absolument avoir un fils. C’était l’honneur de la famille. C’était aussi celui qui perpétuait le nom, chose essentielle à cette époque. Mon père avait donc comblé l’espoir de ses parents. Il avait été très choyé pendant toute sa jeunesse et il avait joué des tours pendables à ses deux grandes sœurs.
L’histoire de ma mère est plus étonnante. Mon grand-père maternel était médecin. Il avait insisté pour que l’accouchement de son deuxième enfant se fasse à domicile. C’était un garçon. Hélas, il avait le cordon autour du cou, et malgré tous les efforts de mon grand-père, il n’avait pas survécu. Il ne reste plus de lui que la photo pathétique d’un superbe bébé aux yeux clos… Désespérée, ma grand-mère avait beaucoup regretté de ne pas être allée à la maternité. Un an plus tard, le «bébé de consolation» était né… C’était ma mère, objet des tendres soins de ses parents et de sa grande sœur. Ma grand-mère l’avait entourée de mille soins. La petite Bernadette n’avait qu’à froncer les sourcils pour manquer l’école, et ma grand-mère passait des journées entières à confectionner de superbes robes à sa poupée Bleuette. La fillette était surprotégée et très mal armée pour la vie.
Les fiançailles avaient été houleuses et ma mère avait souvent failli les rompre.
«Mais, maman, pourquoi ne l’as-tu pas fait? demandais-je tout naturellement, avec ma logique enfantine, lorsqu’elle me racontait ses déboires.
–Oh, j’avais peur que personne d’autre ne me demande en mariage» soupirait-elle.
Je suis née neuf mois après le mariage, à Verdun, et ma naissance a ravivé la discorde entre les deux jeunes mariés.
Le jour de ma naissance, mon père est arrivé à la maternité avec une main dans le dos et un sourire malicieux.
«Tiens, Bernadette, pour la naissance d’Aline, j’ai décidé de te faire plaisir.»
Maman était ravie. Pour sa propre naissance, mon grand-père avait offert un bijou de valeur à sa femme. Elle attendait donc, le cœur battant, jusqu’à ce que… papa exhibe ce qu’il tenait derrière le dos : «une affreuse paire de chaussures jaunes ! » (selon les termes de ma mère…)
«Regarde, Bernadette ! avait triomphé mon père. Depuis le temps que tu me demandes de t’acheter une autre paire de chaussures, j’ai fini par me décider !»
Cette déception faisait partie des milliers de griefs qui s’accumulaient dans le couple. Chacun avait eu l’habitude d’être servi, protégé, gâté. Aucun des deux ne savait aimer et choyer les autres. Je l’ai appris à mes dépens. De plus, papa était très déçu que je sois une fille, et il me l’a tant répété que pendant toute mon enfance, j’ai soupiré bien des fois : «J’aurais tant voulu être un garçon…»
Heureusement, mon grand-père, que nous appelions Papa Roger, vivait avec nous. Il avait perdu sa femme peu après ma naissance et avait reporté son affection sur sa petite Aline. Nous étions très proches et complices, et j’ai très vite pris l’habitude de lui apporter des dessins et des petits poèmes devant lesquels il s’extasiait. En guise de récompense, il me glissait quelques pièces de monnaie dans la main. Il avait écrit plusieurs livres de poésie et partageait mon goût pour la littérature. C’était le seul de ma famille à m’aimer d’un amour inconditionnel et, me semble-t-il, à «me préférer aux autres», alors que mes parents ne me comprenaient guère et s’entendaient beaucoup mieux avec mes frères et ma sœur, nés peu de temps après moi. Je garde un souvenir très doux des moments que nous passions ensemble…
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